dimanche 19 mai 2013

Aimer c'est chanter plus faux...



... Aimer ça tord les boyaux !


"1789, les amants de la Bastille" a envahi la Halle Tony Garnier, régalant consternant les oreilles des malheureux qui auront eu le bonheur l'inconscience, d'acheter une place pour cette infâme gloubiboulga musical.
C'est donc donc pour moi l'occasion rêvée de déverser un torrent de méchancetés sur ce qu'on appelle les "Comédies Musicales à la Française".

Non pas que toutes les oeuvres soient à jeter ou à brûler sur le bûcher des vanités de NRJ et de producteurs mal intentionnés, mais il faut avouer que depuis quelques années on racle le fond de la gamelle... et que le tout a un arrière goût d'opportunisme !

Je vais donc me focaliser sur ce que j'abhorre le plus dans ces "choses", qui sont tout sauf des comédies musicale...





- Un manque de cohérence musicale : que dis-je, aucune cohérence musicale ! 
Depuis "Les 10 commandements", la mode est de créer des spectacles où le nombre d'auteurs/compositeurs est presque plus nombreux que le nombre de chansons.
L'objectif est de plaire au plus grand nombre, de passer sur NRJ pour vendre des disques et des billets bien avant que le spectacle lui-même soit créé.
D'où un mélange improbable, où Cléopatre peut chanter du hip-hop pendant que César fera un peu d'électro... Bien entendu, les morceaux ressemblent à ce qui passe à la radio, du coup on ne sait plus si le titre était à l'origine prévu pour Cindy Sanders ou Marie Antoinette !
Nous sommes donc à mille lieues de Starmania, Notre Dame de Paris, les 10 commandements... et à fortiori des grands classiques de la comédie musicale anglo-saxonne (Cats, Hair, Le fantôme de l'opéra...).

- Un fil conducteur très mince, et souvent le même.
Déjà pour Starmania il était difficile de comprendre l'histoire sans avoir lu le livret, tant les parties "jouées" étaient minces. Mais bon, l'oeuvre a pour elle la force de ses chansons.
Depuis, les choses se sont aggravées, d'autant plus que le syndrome Roméo et Juliette semble avoir touché la plupart des nouvelles créations. Prenez "Adam et Eve", "1789" et le futur "Robin des Bois"... l'histoire est toujours basée sur un amour impossible, c'est d'une originalité folle !
Et finalement le concept est déclinable à volonté... on aura sûrement droit à "Tchernobyl : les amours déformées" !

- Une PBO et des artistes made in "téléréalité".
La PBO a tué le concept même de spectacle musical. Ce magnifique acronyme signifiant "PlayBack Orchestre" veut tout dire... car les choeurs sont également souvent en playback... de là à dire que les chanteurs ont droit à leur aide, il n'y a qu'un pas.
Bien sûr, le pragmatisme économique fait qu'il est plus facile d'opter pour cette solution, mais voir une comédie musicale avec un vrai orchestre, ça change tout ! Je l'ai récemment vécu avec l'excellent "Sister Act".
Quand aux artistes, la plupart ont le charisme d'une huître, plus choisis pour leur bouille que pour leurs qualités vocales... d'ailleurs seule une poignée d'entre-eux sortira du lot.
Parmi eux, nous avons droit au bêtifiant "Christophe Maé", qui en plus d'avoir son éternelle joie de vivre qui donne envie de le gifler, chante toujours la même mélodie avec sa voix de bouc castré ! Mais bon, ça plait au grand public comme on dit...
Et je vous passe le Mozart italien, preuve qu'un casting peut se faire avec les pieds !



- des œuvres Kleneex.
Cette année c'est la grande promo sur "1789" et à partir de septembre, "Robin des Bois" envahira les têtes de gondoles.
Qui se rappelle d'Autant en Emporte le vent ? Cendrillon avec la bêlante Laam (preuve que le maillon reliant la chèvre et la femme peut être très court) ?
Une fois la tournée achevée et les disques vendus, on range les cartons à tout jamais... il est clair que le West Side Story qui marquera la musique n'est pas l'affligeant Dracula !



- A bas la cohérence.
Matt Pokora incarnera un Robin des Bois pour le moins étrange, avec ses tatouages à profusion.
Mais quand on sait qu'en plus il sera le père du héros qui a quasiment son âge, on se dit que les producteurs ont décidé de décoller la moquette pour la fumer !
Les artistes ayant toujours environ la trentaine (pour plaire aux ados pré-pubères, cible marketing idéale pour vendre le merchandising) ce genre d'incohérence semble n'effrayer personne.

- Une grandiloquence de pacotille : les zéniths tu investiras.
De gros costumes tout jolis, des grands écrans et des super projections voir même de la 3D pour le roumain aux dents longues.
Rien n'est trop beau laid, tant que c'est clinquant. Tant pis si cela n'a aucune cohérence historique.
Pour masquer le vide sidéral imposé par la grandeur de la scène, tout est focalisé sur les chorégraphies... ça bouge, se remue.
A croire qu'une nouvelle version de "Gym Tonic" est en préparation.



Allez, j'arrête là mon jeu de massacre, car je pourrais continuer mon acharnement durant un bon moment !


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